Bernard Descamps
Nommé au grade de Chevalier de la Légion d'honneur (1998).
Quand le cœur se met à parler
En 1946, ce jeune étudiant d'HEC s'enthousiasme avec ses camarades de promotion pour l'action menée par Suzanne Masson auprès des fratries orphelines.
L’appel d’un regard à été mon invitation, aimait-il à répéter pour expliquer ce qui un jour de 1946, le conduisit vers le 67, rue Anatole France à Levallois-Perret : ce regard d’enfant en détresse placardé sur les murs d ‘HEC.
Puis il y a eu sa première rencontre avec Suzanne Masson et les enfants. "La première chose qu’elle m’a dite c’est "Enfin !".
Notre Maison
Pour celui qui fût baigné dès son plus jeune âge dans une fratrie ou il n’avait jamais manqué d’affection, sa recontre avec Suzanne Masson ou il s'est retrouvé confronté à ces enfants en manque d’amour (la plus grande injustice au monde selon lui) fût un choc.
Désormais toute son énergie serait utilisée au service d'une cause qui lui semblait juste : "Raviver la flamme là où elle semblait s'éteindre, faire renaître les enfants de leur blessure pour briser le cercle vicieux du malheur".
Ordonné prêtre en 1954, il se consacrera totalement à l’association par la suite, avec l'accord de sa hiérarchie.
Le MVE
En 1958 il créé avec Suzanne Masson le Mouvement pour les Villages d’Enfants afin de développer l’action entreprise pour la défense et la protection des enfants en danger.
Grace à ses qualités, entre autres de contrôleur financier, de comptable et de juriste et la culture d’entreprise que son père lui avait transmise, il met en place la structure juridique et financière du mouvement en harmonie avec les principes fondateurs de leur action.
Il devient alors le Secrétaire Général tout en partageant le direction avec Suzanne Masson.
De 1981 à 1989, Bernard Descamps se voit confier de la Direction Générale du Mouvement pour les Villages d'Enfants.
Pendant cette période plus de 1700 enfants fûrent accueillis au sein des villages et foyers d'adolescents qui ne cesse de se développer sur le territoire.
Il fut ensuite prêtre à la paroisse St François de Sales à Paris, secrétaire du Conseil d'Administration du MVE et conseiller du Président.
"L'art de l'homme doit être la lutte contre la douleur humaine"
Un bâtisseur engagé
Ceux qui l'ont connu sont unanimes : discret, avare de paroles sur lui-même, mais toujours attentifs et disponible, Bernard Descamps n'a jamais su rester les bras ballants.
Cet homme à la haute stature, force de la nature qui savait tout aussi bien manier la pelle et la truelle, que sculpter la pierre ou scier le bois qui ferais la prochaine embarcation.
Ses réalisations sont nombreuses à la Porte Ouverte, à commencer par la maison qu'il a aidée à construire avec ses camarades d'HEC en passant par les nombreuses sculptures visibles dans la chapelle, il a laisser une trace indélibile dans l'histoire de la maison et dans nos esprits.
Le sens de la fête
L’homme aimait aussi susciter la joie et les rires dans les occasions festives.
Rire, mais surtout faire rire en se déguisant, en faisant des blagues et des farces, aux adultes comme aux enfants, relevait donc chez lui d’une véritable passion, de ses 20 ans jusqu’aux toutes dernières années de sa vie.
Cela expliquait dans doute cette capacité à partager avec les enfants une complicité hors du commun, que ce soit dans le jeu, dans le dialogue comme dans la peine.
Bernard Descamps en 9 dates
1926 : Naissance à lille dans la famille Descamps, connue pour son entreprise de linge. Bernard est le quatrière d'une fratrie de neuf enfants.
1946 : Etudiant à HEC, Bernard apporte son soutien à Suzanne masson qui recueille des orphelins de guerre à Levallois-Perret et, pendant les vacances, à Douarnenez.
1949 : Entrée au séminaire d'Issy-les-Moulineaux.
1954 : Ordination.
1958 : Détaché par la hiérarchie ecclésiastique, Bernard se consacre entièrement au MVE qui naît cette même année. Il est nommé secrétaire général.
1959 : Inauguration du premier Village d'Enfants à Cesson.
1998 : Nommé chevalier de la Légion d'honneur.
2000 : Inauguration du neuvième Village d'Enfants à Soissons.
12 février 2002 : Bernard descamps s'éteint.